21 ans de carrière!
C’est avec une joie immense que je partage avec vous cette importante étape de ma vie de langagière. Installez-vous bien confortablement avec votre tasse de café… ou votre verre de vin, et explorons les hauts, les bas, les moments drôles et les réussites de ces 21 années. Ah, vous vous souvenez de cette merveilleuse époque où le point-virgule n’était encore qu’une ponctuation et non pas une partie d’un émoji souriant?
Mes débuts
Jeune universitaire se cherche un emploi! Il faut d’abord savoir que j’exerce le même métier que ma maman. Nous avons même fait l’« histoire » en interprétant toutes les deux dans la même cause à la cour… duo de feu! Fièrement métissée, ma mère étant haïtienne, elle traduit et interprète le créole/français. On peut dire que je suis tombée dans la marmite lorsque j’étais petite. Donc, je suis à l’université et je me cherche un emploi, ma mère étant traductrice-interprète pour le ministère de la Justice, m’indique qu’on cherche toujours des gens pour le français/anglais. Vous comprendrez que j’étais déjà parfaitement bilingue, je vivais déjà à l’époque dans les deux langues. À Saint-Léonard dans les années 80 et 90, si vous vouliez des amis, il fallait sortir son anglais. De plus, mes parents avaient eu la merveilleuse idée de m’inscrire dans une garderie bilingue.
Les mathématiques n’ont jamais été logiques pour moi, mais les langues, ah là on parle! Je prends mon courage à deux mains et vais postuler au Palais de justice de Montréal. On m’accepte à la condition de réussir la formation et les examens, ce que je fais. Ce qui devait être un emploi le temps de mes études est devenu mon métier.
Je n’aurais pu avoir une meilleure école que le ministère de la Justice. Savoir travailler avec un poids énorme sur les épaules, un mot dans un témoignage pouvant faire toute la différence, forge grandement une éthique de travail. J’ai travaillé dans de grandes causes médiatisées et devant jury. Cette compréhension du pouvoir des mots, je ne l’aurais jamais eue ailleurs.
Je suis interprète, mais tout doucement, je commence à faire des traductions de rapports psychiatriques, d’expertises, de décisions, de rapports d’autopsie, etc. Voilà, j’ai trouvé ce que je veux faire lorsque je serai plus grande! Comme nous sommes à contrat avec le ministère et non pas employés, cela me laisse toute la liberté de chercher des clients à l’extérieur de la sphère juridique.
La traduction me passionne, je la vois comme un art. Est-ce que je la glorifie? Peut-être, mais que ferions-nous sans elle? Imaginez les histoires qui seraient perdues, les paroles qui s’envoleraient, les mots qui s’effaceraient. Donc oui, je me permets de mettre ce métier sur un piédestal.
Les clients
Les langagiers, c’est bien connu, sont capables de déchiffrer tout ce que le client veut. Il existe un décodeur pour traduire les demandes du genre « mets-y un peu plus de piquant! »? Qu’est-ce que ça veut dire exactement? On parle plus de poivre ou de tabasco? Une autre joie du métier, les demandes de traduction de 12 000 mots à remettre le lendemain.
Blague à part, je ne serais pas là où je le suis aujourd’hui sans vous. Merci de votre soutien et de vos encouragements continus. La professionnelle en moi grandit avec votre appréciation et vos commentaires. Lorsque vous êtes satisfaits, c’est encore mieux que de recevoir une étoile Michelin!
Les mots
L’une de mes joies secrètes est de voir des mots rebelles devenir de doux poèmes… sauf quand ils se prennent pour des adolescents et font tout le contraire de ce que je leur demande. Dans ces moments, j’aurais préféré comprendre le théorème de Pythagore plutôt que de savoir ce qu’est une anagramme, mais c’est tellement gratifiant de voir un simple texte prendre vie avec mon travail.
L'amour de la langue française
Après 21 ans, mon amour des langues n’a pas faibli. Je ne cesse de m’émerveiller devant leur richesse, leur subtilité et le pouvoir qu’elles détiennent.
Alors, chers amis et clients, merci de partager ce voyage avec moi. J’espère vous avoir fait comprendre, ne serait-ce qu’un peu, cet amour que j’ai pour mon métier. Que ces 21 années ne soient que le début de mon aventure toujours plus belle et passionnante.
Merci de célébrer avec moi.
